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Les Açores

Voyage effectué en Juin 1998

Proximité, espaces sauvages, bord de mer ... L'archipel des Açores présente plein d'avantages pour randonner en solitaire pour quelques jours. Et le faire pendant la coupe du monde de foot (YES !) facilite les échanges (ou pas ;o)

Retrouver ici la carte de l'île !

Retrouver nos reportages en images dans la rubrique "Les albums photos" ...

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Prologue

Pourquoi cette destination ?

Le Portugal est très attirant mais l'archipel présente un "petit plus" qui en fait la destination de cette année. L'idée étant de partir en mode routard, dormir à la belle étoile si besoin et parcourir une bonne partie de l'île en échangeant avec les locaux. Bon, le fait de ne pas parler portugais peut être problématique mais on arrivera bien à se débrouiller. Et la coupe du monde a tendance à rapprocher les gens, n'est-ce pas ?

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Ponta Delgada

Incontournable

18 et 19/06 Enfin arrivé ! Je commence à croire que les avions ne sont pas fait pour moi : 2 heures de retard à Lisbonne, soit 6 heures à rester dans son aéroport. Il est peut être beau - merci à la dernière exposition universelle du siècle - mais il y a des limites. L'arrivée sur Ponta Delgada s'est faite sous les nuages, en nocturne, et l'île ressemble à une tache verte sur un fond bleu, avec plein de petites éclaboussures autour ... Pas mal de collines et de vallées, et un atterrissage en bord de mer. Je trouve sans problème un taxi qui m'amène dans un petit hôtel pas cher dans le centre ville.
Le temps de me mettre en jambes, je visite la ville et profite de mes vacances. La cuisine acorienne est très agréable (beaucoup de fruits de mer et poisson, mais ca reste européen). Par la suite, ca sera conserves et eau de mer (vous voulez trimbaler quoi d'autre dans un sac de rando), alors je me lâche sur les débuts. La ville présente quelques centres d'intérêts, tels qu'un musée, quelques parcs et jardins publics - superbement fleuris, d'ailleurs - et beaucoup d'églises (dans le style des missions espagnoles que l'on voyait dans les épisodes de Zorro, vous vous souvenez ?). Il y a même une université où les étudiants ont l'air heureux d'être là, étonnant non ? Bon, le soir, j'ai pas encore le chic pour trouver les endroits à la mode, alors je me couche tôt (de toute façon, demain est une rude journée).
26/06 Journée pépère pour aujourd'hui. Le bus de Vila Franca à Ponta Delgada(PDL) est déjà toute une histoire - surtout lorsqu'on ne connaît pas les horaires -. Arrivé à PDL, je m'occupe surtout de l'intendance : nourriture, horaires des bus ... puis je fais un tour dans les faubourgs (dans les champs d'ananas serait plus exact). Une fête se prépare pour ce week-end, mais je serai déjà loin : je pars demain pour Sete Cidade. La visite des autres îles ne pourra se faire cette fois-ci, vu que je veux boucler le tour de Sao Miguel dans la semaine. Sinon, les gens sont toujours aussi sympathiques et lient très facilement conversation, que ca soit en français ou en anglais.
29/06 La rosée du matin me permet de me lever assez tôt pour prendre le bus pour PDL sinon, c'est 7h à attendre le prochain. Je comprend toujours rien au portugais, et c'est bien dommage vu tous les bavardages entre le conducteur et les voyageurs. Arrivé dans un petit hôtel à PDL, je pose les affaires et vais faire un tour plus poussé de la ville et des environs. Les parcs et jardins publics sont toujours aussi magnifiques. Je peux maintenant comparer la capitale aux autres villes où je suis passé, et je dois dire que PDL a beaucoup d'attraits. Je fait quelques courses pour ma prochaine expédition sur Nordeste, qui bouclera mon tour de l'île.
02/07 Les journées passent de plus en plus vite, et je me dit que demain - qui est mon dernier jour - va me paraître bien court. Je dois reconnaître que je n'ai pas fait grand chose aujourd'hui, le trajet ayant bien pris 3h depuis Nordeste. Villes et villages équipent leurs cités de banderoles et autres guirlandes, ce qui confirme la joie et gaieté des habitants. Le soir, outre les jours de fête, il est difficile de trouver des coins animés et, pour les boites de nuit, vous pouvez toujours repasser (ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre). Une fois à PDL, je reprend mes marques et commence à faire l'inspection de quelques boutiques pour ramener des souvenirs.

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Lagoa de Fogo

Au Centre

20/06 Le paysage est superbe, avec ce lac entouré de collines, des criques et des bancs de sable (ou serait-ce du gravier ?). J'ai toute la place que je veux pour dormir, mes seuls voisins étant des mouettes - fort bruyantes, d'ailleurs -. Une seule chose me chagrine, le passage incessant de nuages dans le ciel - où pourraient-ils être sinon - mais, pour l'instant, pas d'abat d'eau. La journée a été assez dure, avec plusieurs heures de marche depuis la capitale. J'ai eu la chance de tomber sur deux petits vieux qui passaient par là. Allemands retraités, ils sont venus vivre ici et en sont bien contents. En plus, on a pu échanger des souvenirs vu qu'ils parlaient anglais et français - un petit peu -. Ah, le débarquement, les petites françaises ... D'une façon générale, les gens ont l'air très accueillants, peut être parce que qu'ils voient peu de touristes (pour l'instant, j'en ai pas vu des tonnes).

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Ribeira Grande

Au Nord

21 au 23/06 La nuit a été plutôt bonne, si ce n'est que j'ai dû attendre 2 ou 3 heures du mat pour que les mouettes la ferment et que je puisse dormir. Sinon, j'ai fait un rapide tour du lac, et j'ai dû me rendre à l'évidence qu'il n'y a pas d'autre chemin pour en sortir que celui par lequel je suis arrivé. Je le reprends donc et me dirige vers Ribeira Grande. C'est la fête au village (un truc religieux ou dans le même genre) avec mariage, baptême et " touti couanti ". Heureusement, les gens sont très accueillants et m'amènent jusqu'à une petite résidence où je peux déposer tous mes bagages. La ville est calme, mais j'avais oublié qu'aujourd'hui c'est dimanche (jour du Seigneur, paraît-il). Un petit tour dans la ville, et dodo du sommeil du juste (se farcir toute cette route, avec ce magnifique soleil et 20 kgs sur les épaules, c'est pas de la tarte ...)
Une journée bien tranquille - ça change - avec visite des différents "monuments" de la ville, tels que la Casa de Cultura, les Churchs et Town Hall. Bref, ce qu'on fait de mieux dans le coin ... Je pars, l'après-midi, en direction de Caldeira Velha : c'est une cascade d'eau chaude avec la grande baignoire qui va bien... Un régal de se plonger dans ce bain, même si l'odeur rappelle fortement le souffre. Puis, retour à travers champs, avec plus ou moins de succès (j'ai un sac light alors je pourrais faire des kilomètres et plus encore ...) Je me ballade entre vaches, champs de maïs et de thé (mais la Marie-Jeanne, elle, ne vient pas), en me demandant quand je vais tomber sur le chien méchant, le taureau en colère ou le paysan furieux. Mais rien ne vient. Après un petit détour par la plage / piscine (je cherche encore la plage), je vais manger dans un petit café, la Cascata. Il ne paye pas de mine, mais le repas est excellent et le patron très sympa, même s'il ne parle ni anglais ou français, et moi pas deux mots de portugais. J'y reviendrai demain pour goûter d'autres plats ...
Fourbu ! C'est le mot pour me décrire aujourd'hui. J'ai le contrecoup de toutes les marches que j'ai pu faire, mais je tiens encore debout. Je suis parti ce matin en direction de Ponta de Cintrao en suivant la côte. De superbes paysages mais, pour les grottes que je comptais visiter, c'est râpé (il faut un guide ou une tenue de plongée, et je n'ai ni l'un ni l'autre sous la main). Sur ma lancée, je continue sur Gorreana où se trouve la plus importante plantation de thé (merci à celui qui m'a pris en auto-stop). J'en ai rapporter quelques sachets (de thé, cela va sans dire) et surtout des odeurs enivrantes. Lors du retour, je rencontre d'autres personnes qui me parlent un peu du pays. Ainsi, j'apprends que 1 acorien sur 3 vit ou a vécu au Canada, ou y a sa famille. Les villages traversés me rappellent les villages de pécheurs, les ports en moins. Pas mal d'animation à Ribeira - fêtes de quartier - qui ressemble à cette occasion à une grande ville. Pour informations, je suis retourné chez Cascata mais il était fermé pour travaux. Dommage.

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Vila Franco de Campo

Au Sud

24-25/06 Encore une belle journée qui se termine sur Lagoa sas Furnas. Après avoir pris un taxi jusqu'à Furnas- vraiment pas cher et un bus tous les 32 du mois - je prend la direction de Lagoa où j'arrive sans trop d'effort après 1 heure de marche. Au 1er abord, c'est un petit coin sympa où il y a quelques endroits aménagés pour pique-niquer ... mais j'avoue que ce n'est pas ça que je recherche. Et puis, en y regardant de plus prés - mais vraiment de très prés - je trouve les vestiges d'un chemin qui fait le tour du lac. Il n'a pas été utilisé depuis longtemps, se trouve en pleine forêt, sans voiture ni route. Un vrai régal. J'arrive - trop vite à mon goût - sur une petite plage où je reste passer la nuit après avoir fait un bon feu pour le repas. Malgré tous les nuages à l'horizon, je suis confiant pour le temps de demain, vues les superbes journées que j'ai eu jusqu'ici.
Bon, tout le monde peut se planter, et moi je crois que c'était hier. Au petit matin, une légère bruine me réveille mais se transforme vite en un bel abado. Je reviens à Furnas et, le temps de me réchauffer avec un bon café (et plus pour me réchauffer vraiment), je fais un petit tour de la ville (entre temps, l'abado a complètement disparu). Je citerai entre autres les caldeiras, sources d'eau chaude, venant de volcans souterrains, et qui t'explosent à la gueule quand tu ne t'y attends pas. Puis, je vais du coté de Vila Franca, où je visite les sites "touristiques" (je dois dire que, jusqu'à aujourd'hui, j'ai dû croiser 3 ou 4 touristes avec, comme moi, sac à dos et sac de couchage, alors le pense pas que l'on puisse dire que l'île est touristique) : églises, musée et le mirador de Notre Dame. Mais ce sont surtout les jardins publics qui retiennent mon attention, car calmes, propres fleuris et magnifiques. En un mot, superbe. 
J'aurai bien voulu aller visiter l'île de Vila Franca (à quelques minutes par les navettes maritimes) mais je viens de rater la dernière. Pour citer quelques personnalités de l'île, je parlerai d'un brave type de 60 ans, parlant l'anglais - bien - mieux que moi et bavard comme une pie. Entre autres : les Acores, la politique, les explorateurs portugais (de toute façon, c'est eux qui ont tout découvert, alors ...) l'argent, les gros ... Il a un sens de l'humour certain, une fille de 26 ans - mais elle n'est malheureusement pas là - et adore déconner (selon ses propres mots). La ville est en fête (un saint de plus) et est prétexte à sortir les banderoles et faire la fête.

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Lagoa Azul et Verdhe

À l'Ouest

27-28/06 Très belle journée, aujourd'hui, dans tous les sens du terme. Bien que le lever ait été un peu tôt (pour prendre le bus pour Sete Cidade à 7h50, mais finalement, je suis obligé d'attendre celui de 9h30 en direction de Joao Bom), je fais une superbe ballade pour rejoindre mon point d'arrivée - logique - . En arrivant prés du lac, on a un superbe panorama (les deux lacs vus d'en haut ont des reflets bleu pour l'un, et vert pour l'autre, d'où leurs noms, Azul et Verdhe). Leurs histoires remontent à une légende, qui veut qu'une princesse aimait un "roturier" ; leur amour impossible les fit pleurer, bleu pour lui et vert pour elle (mais ceci est un condensé). Le lac est assez calme, bien qu'il y ait plus de passage à 8h du soir que dans la journée. La présence d'un petit village - Sete Cidade - fait la différence fondamentale entre ces lacs et les précédents ( il n'y a pas le côté sauvage et isolé que l'on trouvait pour les autres). L'eau est encore fraîche, alors difficile de s'y baigner. Toujours aussi peu de touristes ou de randonneurs. Je ne compterai pas l'allemand que j'ai rencontré ce matin en tenue de tyrolien, qui voulait se rendre sur ce lac, mais qui ne voulait pas marcher sur quelques kilomètres ... petit joueur.
Réveil un peu humide ce matin, non par la pluie mais par une rosée abondante. J'ai été faire un tour du côté des autres lacs, mais un seul m'a suffit. Par contre, j'ai pris un super pied avec Lagoa Verdhe. Pas de chemin autour du lac, rien que des arbres et des rochers. Imaginez Indiana Jones en Amazonie, et vous aurez une bonne idée de mon périple (bon, j'en rajoute peut être un tout petit peu, mais qui le saura ?) . Au retour, une bonne cerveza devant France / Paraguay (cocorico). Je vous avait bien dit qu'il y avait des avantages à avoir une ville à côté.

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Nordeste

À l'Est

30/06 et 01/07 Que de problèmes pour arriver jusqu'ici ! Surtout un de taille, le bus - mais ceci n'est pas nouveau -. J'ai manqué celui de 11h, non pour l'heure mais le lieu ... Avec mon sac rempli à ras bord, je ne peux pas faire grand chose à part attendre le suivant. Dans le bus, je fais la connaissance d'un danois, ermite ressemblant trait pour trait à H. REEVES (pour ceux qui connaissent). Il est ici pour quelques temps, car il n'a pas pris de billet retour et a un visa jusqu'à fin décembre. Il est lui aussi très bavard, et content de rencontrer un autre européen (autre que les habitants, bien entendu). Il m'indique à Nordeste un camping très confortable, avec douches, calme, pratique ... et gratuit, ce qui ne gâche rien ! Le temps d'arriver, il est déjà tard, et je ne peux pas vraiment visiter grand chose. Le temps passe de plus en plus vite, sans doute l'approche du retour ...
Alors que j'écris, un canard se trouve à mes pieds, attendant que je me mette à table pour lui donner à bouffer. Dans la journée, j'ai remonté une rivière - où je trouve plus de rochers que d'eau ... - sans croiser voiture ou piétons. Pour le retour, j'ai pris un chemin de terre, surgit de nulle part et qui atterrit non loin du camping. J'ai profité de l'océan, non en allant à la plage mais dans une de leurs piscines naturelles. En ville, j'ai retrouvé mon ami danois qui avait l'air de - légèrement - s'ennuyer. On en profite pour aller boire quelques verres et se raconter des histoires. Tout ceci en anglais, à croire que je le parle depuis tout petit.

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Epilogue

Qu'est ce qu'on en retient ?

Ca y est, c'est fini. Je n'ai pas trop de regrets car, aujourd'hui, il n'a pas arrêté de pleuvoir. Pour bronzer, c'est râpé. Je remarque juste que les acoriens n'ont pas besoin de laver maison et voiture aujourd'hui, ce qui semble être un de leurs sports nationaux. J'ai fait une dernière visite de la ville et des environs, et apprécie de plus en plus cette capitale pour son architecture et ses habitants. Certaines villas sont vraiment superbes et rappellent parfois les haciendas que l'on voit dans les films. Je fais quelques courses et profite du mauvais temps pour regarder France / Italie dans un petit bar. Tous les spectateurs sont portugais et sont pour - joie immense - la France. Le gérant de l'hôtel m'a assuré que l'Italie allait gagner. J'aurais dû parier avec lui ...

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